Une semaine de citations extraites de la correspondance de John Keats et Fanny Brawne débute pour un challenge épistolaire, belle idée proposée sur les blogs A la découverte des livres et P'tite-boukinette. Ma contribution sera modeste, je deviendrai le temps de sept jours "mini-lecteur épistolaire" afin de vous faire découvrir, ou redécouvrir ces quelques écrits de John Keats qui sont de magnifiques lettres d'amour du poète romantique, affaibli par sa santé, à sa voisine, Fanny, jeune femme cultivée et un peu frivole.
Le style est tantôt exalté, enivrant, tantôt l'écriture revêt la délicatesse d'une broderie. On ressent toute la fibre romantique de cet auteur, un mouvement artistique que je souhaite également explorer grâce au challenge romantique de Claudia Lucia.
Dans cette correspondance de Keats, c'est tout cet univers qui m'avais tant plu dans le film Bright Star de Jane Campion qui faisait la part belle à cet échange amoureux qui se révèle ici dans toute sa splendeur.
4e de couverture:
Longtemps hésitant entre la médecine et la poésie, John Keats n’avait guère eu qu’ironie et méfiance pour les choses du sentiment lorsqu’il s’éprit de Fanny Brawne, la fille de ses nouveaux voisins de Hampstead. De cette liaison difficile – ils seront fiancés mais jamais époux –, il nous reste trente-sept lettres, écrites au cours des deux dernières années de la vie de l’écrivain, juste avant et pendant la maladie qui devait l’emporter en 1821 à l’âge de vingt-cinq ans. Dans ce qui fut pour Keats un temps d’assombrissement et d’amertume, l’amour devient à la fois révélation et désastre, nectar et poison ; le poète trouve dans sa passion la réalisation possible d’un idéal de beauté qui le hantait, mais aussi la source d’une vulnérabilité qui l’éloigne encore davantage d’un monde dont il ne se satisfait plus. C’est-à-dire que l’amour, chez Keats, est autant le double que la limite de la poésie, et c’est pourquoi l’on retrouve dans la trajectoire brisée de cette correspondance, l’une des plus célèbres de la langue anglaise, le goût et l’exigence de l’impossible qui habitèrent toute son œuvre.
Un extrait:
"Dites, mon amour, s'il n'est pas très cruel à vous de m'avoir ainsi pris dans vos filets, d'avoir détruit ma liberté. L'avouerez-vous. dans la lettre que vous devez sur le champ m'écrire et où vous devez par tous les moyens me consoler; qu'elle soit aussi envoûtante qu'une bouffée de pavots et me fasse tourner la tête; tracez les mots les plus doux et baisez-les, que je puisse du moins poser mes lèvres là où les vôtres ont été. Quant à moi j'ignore la manière de témoigner mon ardeur à une personne d'une telle beauté; il me faudrait un mot plus éblouissant qu'éblouissante, plus magnifique que magnifique. J'en viens presque à souhaiter que nous fussions papillons dotés seulement de trois journées d'été à vivre - ces trois jours avec vous, je les emplirais de plus de délices que n'en pourraient jamais receler cinquante années ordinaires."
Retrouvez chaque jour des citations extraites du livre (ici)