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L'Ogresse de Paris
30 janvier 2011

Dimanche poétique



Mon rêve familier


Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul VERLAINE

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Commentaires
P
Verlaine, le plus grand de nos poètes.
O
Merci à vous!
H
Vous êtes "L'Ogresse de Paris"...Zola en a décrit le ventre...et Verlaine y a rêvé...<br /> Votre commentatrice, Sophie, a bien raison: "Les génies sont éternels"...<br /> Merci pour ce Verlaine qui m'est si familier, merci de me donner l'occasion de vous féliciter à son propos...<br /> Amitiés poétiques,<br /> Hervé VILEZ.
C
Un de mes favoris chez Verlaine, on ne s'en lasse pas !
B
J'adore ce poème !
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