La Tapisserie de Bayeux / Emakimo Japonais
Il y a un lieu en Normandie que j'aime tout particulièrement: c'est le musée de La Tapisserie de Bayeux (Calvados). Pourtant la muséologie ne me plait pas du tout. Pour des raisons de conservation et d'affluence la tapisserie est déroulée dans l'obscurité ( bon ça j'avoue ça me plait j'ai l'impression de remonter le temps) avec un circuit d'audioguide qui balise le regard par arrêt. Et ça j'aime beaucoup moins. Mais je crois que c'est surtout que maintenant que je connais son histoire, je n'ai plus besoin de l'oreillette pour observer ce monument incroyable de notre Patrimoine. Car oui, si mes premières lignes ont été négatives (il fallait bien que je râle un peu au vu de l'expédition que cela a été pour vous rapporter des croquis avec cet éclairage et le flux important de touristes qui me me poussaient ) c'est parce que le reste tient en quatre mots: IL FAUT Y ALLER!
Ce trésor d'inventivité du XIe siècle, longue de 70 mètres, est d'ailleurs inscrit au registre « Mémoire du monde » de l’UNESCO.
En dehors du témoignage et de l'éclairage historique que cela apporte sur la conquête de l'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, ce que j'admire tout particulièrement c'est le travail merveilleux de broderie qui insuffle une fougue épique à la toile de lin avec ses navires et chevaux ou ses animaux mythologiques, ses scènes de banquets et ses cavalcades. On suppose que l'on doit cette création fantastique à des moines dans le sud de l'Angleterre. Elle aurait été réalisée après la bataille d'Hastings le 14 octobre 1066. Mais la croyance populaire l'attribue aux doigts de fées de la reine Mathilde.
A l'étage on trouve quelques vidéos explicatives nécessaires et une salle d'exposition. En ce moment c'est une comparaison judicieuse entre les rouleaux japonnais, EMAKIMONO, et la tapisserie. Ce trésor inestimable du XIIe siècle appartenait au Grand Conseiller Ban et est classé trésor national du Japon. Malheureusement, la plupart des pièces trop fragiles n'ont pu effectuer le voyage mais les facs-similés sont réussis et donnent une idée de leur beauté. On peut alors faire des rapprochements entre les mangas, le cinéma et cet ancêtre dont la lecture s'effectue de droite à gauche. D'un point de vue plastique, si vous aimez les traits de l'estampe vous aimerez les Emakimo. En tout cas pour ma part je trouve ce dialogue entre ces deux oeuvres très fructueux.
Les informations sur le musée sont ici
Et les croquis je vous les montre très prochainement...