The lady: un beau film sur une grande dame

Sans préambule, je tiens à remercier Besson et toute son équipe d'avoir porté à l'écran l'histoire d' Aung San Suu Kyi.  D'elle, je ne connaissais rien. Vous me direz: "pourtant elle a été prix nobel de la paix!" Oui mais j'avais 4 ans! Et depuis je ne crois pas en avoir entendu parlé... On évoque souvent le devoir de mémoire, mais parfois un rappel de l'histoire d'aujourd'hui est tout aussi important. Face aux actualités où la valeur argent prime sur toute autre, un scénario qui rend hommage à une femme qui devient sans préméditation ou attrait pour le pouvoir et la gloire l'incarnation de la voix de son peuple est une bulle d'espoir. L'espoir que d'autres chemins sont possibles. Et rien que pour cela ce film a sa raison d'être. 

 Revenons un peu sur l'histoire d'Aung San Suu Kyi.

Son père, le général Aung San, assassiné lorsqu'elle est enfant, devient le symbole de la lutte pour la démocratie. Des années plus tard,  sa mère est sur le point de mourir. Aung San Suu Kyi qui vit à Oxford avec son mari et ses deux fils retourne en Birmanie pour la veiller à l'hôpital. Elle devient alors la spectatrice des manifestations étudiantes réprimées dans la violence par les soldats. Apprenant que la fille du général devenu martyr est de retour, l'élite intellectuelle se rassemble autour de celle qui devient le symbole de la lutte pour la démocratie. Les généraux feront tout alors ce qui est en  leur possible pour réprimer sa voix, en enlevant et emprisonnant ses amis, en supprimant les visas de son mari et ses fils et en l'assignant à résidence. Ils espèrent qu'en l'isolant, sa voix ne sera plus entendue... Et pourtant le peuple ne la soutient que mieux. Elle sera ainsi élu en 1990 sans pouvoir jamais prendre possession de son poste...

Son mari n'est pas exempt de courage. Elle puise sa force en lui. On sent bien que même à distance l'assurance de son soutien et son amour sans faille la protège. Son engagement envers sa cause ne fait que renforcer l'admiration que son époux lui porte. C'est palpable dans la scène où elle fait son premier discours face à une foule pleine d'espoir. ça l'est également lorsque son mari en phase terminale dont toutes les demandes de visas pour la Birmanie sont rejetées,  insiste pour que sa femme reste dans son pays sans quoi elle ne pourra plus y revenir... Le choix cornélien Aung San Suu Kyi entre sa famille et son peuple est ainsi allégé de sa charge de culpabilité puisqu'il se fait à deux. 

Ce film plein d'émotions est ainsi autant un hymne à la liberté qu'à l'amour.

D'un point de vue cinématographique, les musiques sont un peu trop présentes parfois pour appuyer une émotion qui n'a pas besoin de cet artifice. Mais après tout... cela importe peu. Cela fonctionne. Les larmes sont au bord des yeux . Il faut dire que Michelle Yeoh et David Thewlis ne jouent pas ils sont!

Une lady, c'est l'équivalent féminin de knight, le chevalier. Ici The lady c'est une guerrière pacifique, tout aussi charismatique que les héroïnes armées de Besson (dans Nikita, Léon, le 5e élément ou encore Jeanne d'Arc). Une femme incroyable, prête à tous les sacrifices pour maintenir l'espoir dans le coeur du peuple birman face à la dictature des généraux.  Il n'y a pas que dans les fictions que les femmes sont fortes...

Aung San Suu Kyi: C'est une Lady, c'est indéniable. 

Comments

[niki]

une très belle personne, comme j'aimerais en rencontrer plus souvent :)
vivement que le film passe à bruxelles

[ogressedeparis]

Je crois aussi que c'est un très beau modèle!

[valou]

ton article est magnifique...
moi aussi j'avais 4 ans lors de la remise du prix Nobel de la Paix, et je ne connaissait que des bribes de l'histoire de cette femme avant de voir ce film, et de plancher ensuite sur la toile pour en connaître encore plus... Comme Mandela, Gandhi, et tant d'autres adeptes de la non-violence, cette femme est tout un symbole, et un message d'espoir !