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Si la beauté envoûtante de l'installation l'Ô dans les jardins de son ami Gilles Clément au musée du quai branly m'avait déjà conquise et convaincue des talents de magicien de Yann Kersalé, ses installations à la fondation EDF ont fini de m'émerveiller.  Yann Kersalé est parti à l'aventure en Bretagne prendre possession des nuits des légendes celtiques dans sept lieux différents. De ses oeuvres de lumières,  il a gardé une trace en réalisant des vidéos qui sont aujourd'hui retransformées en matière noire dans les salles obscures de la fondation edf. Par projection sur différents supports, Yann Kersalé envoûte le visiteur par des atmosphères étonnantes, des univers visuels et sonores qui s'inspirent tour à tour de la mer, la nature ou de l'urbain.

 

 

En véritable alchimiste, Yann Kersalé profite de la nuit pour donner une dimension inconnue à l'homme des lieux où il se trouve: en changeant la lumière qui éclaire un environnement, le plasticien renoue avec l'âme de l'endroit. Les créations réalisées (installations in-situ puis installations vidéos) sont nommées dans cet esprit poétique: Le phare de l'île vierge de Plougerneau, La Verticale allongée,  entend l'Appel du large; Le sillon noir à Pleubian creuse son Sillon dans le miroir sous l'effet de la Dorsale des vents ; Le chao du feu  de Huelgoat s'éclaire des Phares de la forêt; Les mégalithes de Carnac écoute L'écho des pierres qui renvoit ses Enrochements d'ombres; La cité des Télécoms de Pleumeur Badou transmets des Eboulis d'images du monde à  La Lune télévisuelle; et le Zac de la Courrouze de Rennes n'est autre qu'une Structure Crysalide.

Le monde que j'ai préféré est sans doute celui de la Profondeur des lames, réalisé avec des images issues de l'installation Prairies de la mer effectuée à Océanopolis. C'est un moment magique où le visiteur est transporté parmi les algues, en plongée dans un monde mouvant selon les vagues.

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 Cette mise en abîme des captations est vraiment très intéressante. Souvent il ne reste que des photographies et des vidéos lors des installations éphèmères issues du post Land art qui ne transmette pas véritablement l'essence de l'oeuvre qui est d'être vécue, parcourue, sentie, entendue, vue en panoramique.  Par cette réutilisation des images enregistrées, le visiteur se rapproche des sensations ressenties lors de l'installation in-situ bien plus que si il avait parcouru des images de papier glacé.

Une très belle recherche sur l'impact de la matière noire sur notre réception sensorielle! 

 

L'exposition joue les prolongations jusqu'au 25 mars et en plus elle est gratuite alors précipitez vous!

 

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