Vendredi lecture avec James Canon

Depuis le jour où les guérilleros ont débarqué et réquisitionné tous les hommes du village de Mariquita, les femmes sont livrées à elles-mêmes. Qu’à cela ne tienne ! Les ménagères soumises, les épouses dociles vont instaurer un nouvel ordre social. Ainsi, les très moustachues soeurs Morales décident de remédier à leur condition de célibataires frustrées en créant un bordel ambulant ; Francisca, la veuve d’un grippe-sou notoire, mène la grande vie après avoir découvert le magot de son mari. Et puis, il y a la tenace Rosalba, auto-proclamée maire, et le padre Rafael, seul rescapé de la gent masculine, volontaire pour assurer la procréation de la nouvelle génération... Baroque, éblouissante de fantaisie, la chronique tragico-burlesque d’une bourgade perdue au fin fond de la Colombie.

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Edito post lecture:

Cette lecture fut savoureuse... Et pourtant je suis assez mitigée... A la fois j'ai été séduite par cette histoire farfelue, cette utopie féministe. Et en même temps le regard sur ces femmes porté par l'auteur n'est vraiment pas tendre. J'aurai aimé pouvoir m'y attacher un peu plus, elles sont souvent archétypées même si on sent une évolution au fil du roman. En effet, si elles ont toutes un caractère bien trempé voir un peu farfelu, c'est souvent ce que j'apprécie dans les romans latino-américains. Je pense aux écrits de Gabriel Garcia Marquez bien sûr, mais aussi d'Isabel Allende ou de Laura Esquivel, où les personnages de femmes sont souvent un peu sorcières. La poésie et la magie sont liées dans ces univers. Ici le regard du journaliste nous rappelle sans cesse au réel, avec les témoignages des soldats ou des victimes de guerre. Ces escapades dans la guerre m'ont coupée de cette petite communauté.  Je ne suis pas sûre que ces changements de voix étaient judicieux. Ils m'on paru surfaits et n'ont pas apporté l'émotion que l'on sent (un peu trop) qu'ils devaient transmettre. Hormis ces quelques couacs,  c'était tout de même une lecture très agréable et drôle aussi.