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L'Ogresse de Paris
11 avril 2014

Vendredi lecture avec Lewis

Le Moine Chef-d'oeuvre du roman gothique anglais, Le Moine (1796) met en scène la déchéance d'un capucin suprêmement vertueux, pris dans les rets d'une tentatrice diabolique. Péchés de la chair, magie noire, visions infernales, transgression, damnation : rédigé par un jeune homme de vingt ans à peine, ce récit sulfureux, où le fantastique se mêle à l'horreur et où le désir règne en maître, créa le scandale avant d'être érigé en objet de culte par des générations d'écrivains. On ne compte plus les romantiques qui, comme Hoffmann, Coleridge et Victor Hugo, s'en inspirèrent ; Charles Dickens alla jusqu'à acheter le manuscrit aux enchères ; André Breton en fit un modèle pour le surréalisme ; et Antonin Artaud, qui en proposa une réécriture libre, salua l'envoûtante « sorcellerie verbale » de Lewis : « Je continuerai à tenir pour une oeuvre essentielle Le Moine, qui bouscule cette réalité à pleins bras, qui traîne devant moi des sorciers, des apparitions et des larves, avec le naturel le plus parfait, et qui fait enfin du surnaturel une réalité comme les autres. »

 

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 Edito post lecture:

Quel régal! Entre frissons d'exitation et tremblements d'effroi, ce petit bijou ce lit avec délectation bien au chaud sous la couette, la page éclairée par une lampe torche (à défaut d'une chandelle). On comprend sans peine pourquoi Catherine Morland, le délicieux personnage de Jane Austen a été si impressionnée lors de sa découverte. Chaque ligne excelle dans le style gothique le plus pur: couvent mystérieux, nonnes sadiques, moine pervers, sorcellerie, fantômes et apparition du malin.. Tout contribue à créer des ambiances plus noires les unes que les autres. Et pour faire ressortir ces ténèbres, Lewis joue du contraste en y associant des personnages lumineux, chevaleresques en proie au combat contre le mal et ses mille et unes fourberies. On s'exaspère et désespère avec les héroïnes à la vertu bafouée. On dégaine l'épée avec les héros qui tentent de les sauver. Car ce qui fait le charme de l'ouvrage c'est que tout n'est qu'exaltation et exagération. Et avec cette avalanche de sentiments impétueux comment ne pas vivre un grand moment de bonheur comme la littérature nous en offre parfois lorsqu'elle atteint les sommets. Lewis n'a écrit qu'un seul roman, tant mieux, aucun risque de déception alors, il avait mis la barre si haut!

 

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