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L'Ogresse de Paris
5 mars 2014

Et si le temps m'était conté....

Petit voyage dans le temps pour vous raconter ma rencontre avec Pamela Hartshorne  autour de son livre La nuit n'oubliera pas. Autour d'un petit dîner, et avec quelques blogueurs, les questions sont timides d'abord, puis la discussion devient plus animée.

Il est toujours intéressant de discuter un peu avec un auteur, pour comprendre les mécanismes d'écriture mais aussi les thèmes et le genre choisis pour un ouvrage.

 

Pamela Hartshorne est anglaise et a fait de York sa ville d'adoption après avoir voyagé, et notamment vécu à Jakarta, comme l'une de ses héroïnes.

Les pages exhalent le parfum si particulier de la cité d'Henry VIII: une ambiance mystérieuse où chaque pierre raconte une histoire. En se promenant dans les rues, l'auteure qui est également historienne, imagine les rues peuplées de tous ses personnages qui participaient aux conseils des quartiers dont les archives lui ont permis de s'appuyer pour faire revivre l'époque.

Grace voyage à travers le temps, revivant les aventures d'Hawise, jeune femme indépendante en décalage avec la société. Ces allers-retours temporels s'effectuent via le stimuli d'un sens qui fait surgir un souvenir? un déja vu? une hallucination? 

Ce qui est intéressant c'est que le lecteur a du mal à situer si tous ces flash backs sont le fruit d'un stress post traumatique subi par Grace suite au tsunami où elle failli perdre la vie, ou s'ils sont convoqués par l'esprit de cette Hawise qui semble hanter la demeure. Les liens intergénérationnels se tissent également, par indices tout au long du récit.

D'ailleurs l'auteure le dit, si l'on devait garder une chose de ce roman, cela serait l'importance du passé. Elle est fascinée par l'histoire et aimerait voyager dans le temps, l'occasion de faire émerger les ressemblances que l'on a avec les gens d'autrefois. L'humanité nous relie.

Les événements  se répètent ainsi d'une génération à l'autre. Et Pamela Hartshorne préfère ne pas admettre l'existence des fantomes: cela ouvrirait la porte à des choses auxquelles elle a choisi de ne pas croire (comme Dieu ou la réincarnation)... Et le paradoxe est qu'elle invente une histoire où un esprit hante une femme moderne.

On sent dans l'écriture que l'écrivaine est rodée pour construire un récit. Les pages se tournent à grande vitesse sans que l'on voit les minutes s'écouler. Cependant cette force est également la faiblesse du livre: l'expérience d'écriture des romans arlequins  donnent également ce petit goût sucré qui mériterait d'être épicé un peu plus dans le style (même si parfois on sent que l'auteure a voulu ajouter du cachet en conservant un vocabulaire historique pour donner de la texture).

Néanmoins, on passe un très bon moment. C'est un roman plaisir. Un peu à l'eau de rose certes mais finalement pas tant que ce que l'on aurait pu craindre.

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